Hodowla Polskiego Towarzystwa Ochrony Ptaków (PTOP)/ Société Polonaise pour la protection des oiseaux - Visites Terrain (CV)
Utilisation de chevaux pour préserver la biodiversité
Installation de clôtures pour prévenir les petits prédateurs
Création de canaux et de zones humides sur l’exploitation
Préservation d'une race locale
Utilisation d’énergie photovoltaïque pour alimenter les clôtures et les bâtiments
Cette exploitation, située à Kalitnik (Michalowo), estun élevage des chevaux polonais Konik, qui permet de protéger la population d’oiseaux et la nidification au sol en combinant la gestion des prairies, grâce à la présence des chevaux. Clôtures pour éviter les petits prédateurs, gestion de l’eau sur l’exploitation, production d’énergie photovoltaïque pour alimenter les clôtures électriques et les bâtiments sont des solutions qui ont pu être observées sur l’exploitation. Ils élèvent également des bœufs rouges polonais et produisent leur propre fourrage.
L’exploitation gère environ 100 chevaux Konik polonais et s’étend sur 1 800 hectares, dont 30 hectares de terres agricoles, le reste étant constitué de prairies, de zones humides et de friches. Créée en 1990, l’exploitation hébergeait à l’origine des animaux appartenant à des agriculteurs locaux, mais la Société polonaise pour la protection des oiseaux (PTOP) a ensuite pris possession des chevaux et du bétail. Elle opère sur trois sites dans le nord-est de la Pologne : Żywkowo dans les districts de Warmie et de Masury, ainsi que Białowieża et Kalitnik dans le district de Podlasie.
Objectifs
L’objectif principal de l’exploitation est de rétablir le pâturage par les grands herbivores, ce qui permet d’arrêter l’accumulation d’eau dans les fossés de drainage et de protéger les sites de nidification. Cette approche permet non seulement d’atténuer les effets du changement climatique, mais aussi de donner la priorité à la protection des espèces d’oiseaux menacées. Le deuxième objectif est de préserver les ressources génétiques des chevaux Konik polonais et des bœufs rouges polonais.
Dans cette exploitation, les chevaux Konik polonais contribuent à la protection des populations d’oiseaux et des habitats de nidification au sol en améliorant l’état des prairies. De bonnes pratiques ont pu être observées, telles que l’installation de clôtures pour dissuader les petits prédateurs comme les renards et les blaireaux, la gestion de l’eau au moyen de fossés, de canaux et de plans d’eau, et l’utilisation de l’énergie photovoltaïque pour alimenter les clôtures et les bâtiments électriques.
Utilisation de chevaux pour préserver la biodiversité

Cette exploitation, une société publique fonctionnant sans profit économique, se concentre sur la conservation de la biodiversité et la préservation des chevaux polonais Konik.Les prairies humides abritent une riche coexistence d’oiseaux et d’animaux. L’activité principale consiste à protéger les populations d’oiseaux en utilisant et en préservant les chevaux Konik polonais. Chaque année, de mars à juillet, une forte densité d’espèces d’oiseaux, telles que la bécassine double, la barge à queue noire et le courlis cendré, niche dans ces prairies. Lorsque le nombre d’oiseaux commence à diminuer, des chevaux Konik sont introduits dans les prairies avec deux objectifs principaux :
- Maintien de l’état des prairies : Par le pâturage, le piétinement et l’ensemencement, les chevaux assurent des conditions optimales dans les prairies pour le prochain cycle de nidification.
- Dissuasion des prédateurs : La présence des chevaux contribue à éloigner les prédateurs tels que les renards et les blaireaux, améliorant ainsi la sécurité des oiseaux.
Avantages
- Une protection des oiseaux en facilitant les périodes de nidification et d’éclosion,
- La préservation de la race de chevaux polonais Konik,
- L’entretien des prairies,
- L’augmentation de la biodiversité globale de l’exploitation.
Inconvénients
- Nécessite une gestion extensive
- Le suivi de la nidification est très chronophage et nécessite des connaissances spécifiques
Installation de clôtures pour prévenir les petits prédateurs

Cette exploitation a mis en place des clôtures spécifiques comprenant des filets au-dessus et au-dessous du sol pour protéger les prairies. Cette solution empêche les prédateurs de pénétrer dans la zone, ce qui permet de protéger les oiseaux qui nichent et éclosent, ainsi que les chevaux.
Objectif de la solution
La ferme est située dans une prairie humide avec un accès direct à la forêt. Ces clôtures sont constituées d’une dizaine de fils, alimentés par l’électricité, au-dessus de la surface du sol, et d’une sorte de filet enterré pour éviter que les petits prédateurs ne pénètrent dans les prairies et ne perturbent la nidification et l’éclosion des œufs d’oiseaux, tout en protégeant les chevaux.
Coût de la mise en œuvre
Ce type de clôture nécessite un investissement entre 50 et 100€ par mètre (matériel et main d’œuvre), en fonction des choix de matériaux et du prix de la main d’œuvre locale.
Avantages
- Eviter que les animaux ne sautent par-dessus la clôture ou ne creusent en dessous de celle-ci et atteignent les prairies,
- Protéger les chevaux des prédateurs,
- Accroître la biodiversité de l’exploitation en protégeant les oiseaux des prédateurs.
Inconvénients
- Consommation d’énergie
- Les animaux sont susceptibles de recevoir un choc électrique
- Plus cher qu’une clôture électrique classique
Création de canaux et de zones humides sur l’exploitation

Cette exploitation a mis en place un système de fossés et de canaux pour réguler l’eau de pluie dans ses prairies, améliorant ainsi la gestion de l’eau, réduisant la manutention humaine et favorisant la biodiversité.
Objectif de la solution
L’exploitation est située dans une zone de prairies humides où l’eau de pluie s’accumule pendant certains mois de l’année.Afin d’éliminer la majeure partie de l’eau des prairies et de la rendre utile, des canaux ont été construits à l’aide de sable et de terre, et comportent une importante accumulation de végétation naturelle qui agit comme un filtre à eau.
Les chevaux peuvent être abreuvés grâce à cette solution qui évite à l’exploitant de remplir l’abreuvoir manuellement ou d’investir dans des abreuvoirs automatiques.
Coût de la mise en œuvre
Le coût de la mise en œuvre de cette solution est estimé à 20 000 euros, en fonction du type de sol, des dimensions du fossé, des structures de contrôle de l’eau, des tarifs de la main-d’œuvre et des autorisations environnementales.
Avantages
- Éliminer l’eau des prairies pour lui donner une utilité,
- Mettre l’eau à la disposition des chevaux pour qu’ils puissent la boire,
- Permettre aux autres animaux présents dans le pâturage d’avoir accès à l’eau,
- Maintenir la biodiversité dans la zone en gérant soigneusement les niveaux d’eau,
- Réduire la charge de travail des agriculteurs.
Inconvénients
- L’eau peut ne pas être conforme à la norme « eau potable » et les chevaux peuvent rendre les abords et le fond boueux en marchant dans le canal,
- L’interruption de l’écoulement naturel de l’eau, qui devrait suivre un méandre naturel, peut également être un inconvénient,
- Le canal doit être accessible tout en étant suffisamment peu profond (pente douce) pour permettre un accès à l’eau potable en toute sécurité.
Préservation d'une race locale

Cette exploitation montre comment intégrer des pratiques de conservation et d’élevage durable, en conciliant la préservation de la race de cheval Konik avec des objectifs écologiques.
Programme de conservation des chevaux Konik
La Société Polonaise pour la Protection des Oiseaux a mis au point un programme de conservation du Konik, une ancienne race de chevaux semi-sauvages originaire de Pologne, connue pour sa rusticité et sa capacité d’adaptation. L’organisation gère des programmes d’élevage sélectif et de surveillance génétique afin de conserver les caractéristiques uniques de la race, notamment sa résistance et ses caractéristiques spécifiques, telles que sa robe dun. Les chevaux Konik contribuent à la gestion et à la restauration des prairies, ce qui favorise la biodiversité locale en empêchant la prolifération des arbustes et en maintenant des habitats ouverts.
Gestion et bien-être des troupeaux
L’exploitation compte une centaine de chevaux qui vivent tous ensemble après la période de reproduction et de poulinage. Les juments sont saillies tous les deux ans. Les chevaux sont maintenus dans des conditions semi-sauvages dans des habitats naturels ou semi-naturels, et ils sont déplacés vers des pâturages d’hiver protégés pendant les mois les plus froids afin de garantir leur bien-être. Des soins vétérinaires, comme la vaccination et la vermifugation, une alimentation complémentaire, le parage des sabots… sont fournis pendant les saisons difficiles, lorsque le fourrage naturel peut être insuffisant. Pendant cette période, la centaine de chevaux est divisée en plusieurs groupes (jusqu’à 8). Cela permet également à l’exploitant d’utiliser ces groupes pour introduire différents étalons, assurant ainsi une diversité génétique au sein de son troupeau.
Avantages
- Préservation de la diversité génétique de la race Konik, servant de réserve génétique,
- Impact positif sur les écosystèmes locaux (prairies, espèces sauvages),
- Accès à des subventions selon les régions.
Inconvénients
- Forte demande en ressources financières et humaines pour gérer efficacement la population semi-sauvage,
- Bien que maintenus à l’état semi-sauvage, les chevaux peuvent développer une certaine dépendance à l’égard des soins humains, ce qui pourrait avoir un impact sur leur résilience naturelle,
- Risques de surpâturage et d’érosion du sol si le pâturage n’est pas géré avec soin.
Utilisation d’énergie photovoltaïque pour alimenter les clôtures et les bâtiments

Cette exploitationutilise l’énergie verte en installant des panneaux photovoltaïques à différents endroits, notamment sur les toits des bâtiments et sur les clôtures, afin d’alimenter les clôtures électriques et les structures de l’exploitation de manière durable.
Objectif de la solution
L’utilisation d’énergie renouvelable par le biais de panneaux solaires réduit la dépendance aux combustibles fossiles, ce qui est bon pour l’environnement et conforme aux pratiques agricoles durables.
Coût de la mise en œuvre
- Exemple n°1 : une clôture électrique équipée d’un panneau solaire de 20 à 50 W, d’une batterie de 12 V, d’un régulateur de charge et d’un onduleur peut coûter entre 200 et 500€, en fonction de la taille du panneau et de la batterie.
- Exemple n°2 : Si vous souhaitez installer un système photovoltaïque sur un toit existant, un dispositif de 36 kilowatts-crête coûtera environ 45 000 euros. Ce coût dépend de la taille de l’installation et des subventions disponibles dans les différents pays.
Avantages
- Être moins dépendant du réseau électrique, ce qui peut être avantageux dans les régions où les coupures de courant sont fréquentes ou où les prix de l’électricité fluctuent,
- Réduire les factures d’électricité,
- Réduire l’empreinte carbone de l’exploitation,
- Permet d’électrifier n’importe quelle parcelle sans connexion au réseau.
Inconvénients
- Les coûts d’installation initiaux (panneaux, onduleurs, batteries), qui peuvent prendre plusieurs années avant d’être amortis grâce aux économies d’énergie,
- Exigences et coûts d’entretien,
- Durée de vie, en particulier des batteries,
- Dépendance à l’égard des conditions météorologiques,
- Problèmes environnementaux liés à l’élimination des batteries et des panneaux en fin de vie.